RESURRECTING LOBITOS
Après avoir connu la prospérité jusqu’à la fin des années 60, le petit village de Lobitos avait encore en 2007, des allures de village fantôme.
Pendant des décennies l’exploitation des ressources pétrolières par les compagnie IPC et British Petroleum puis la militarisation de la zone durant le conflit avec l’Équateur voisin pendant la seconde moitié des années 90 en avait pourtant fait un haut lieu d’activité.
Disparus les 2 casinos, les baraquements, le SS Cuzco, le cinéma qui fut pourtant le premier d’Amérique du sud et jusqu’au dernier des 7000 soldats qui furent détachés sur cette zone jusqu’en 2005 .
Le petit groupe d’habitants, pour l’essentiel des pêcheurs et des petits fermiers dut alors se réapproprier les lieux.
Ils virent à cette époque débarquer les premiers surfeurs, aventureux et prêts à braver les deux heures et demi de piste depuis la ville la plus proche, dans l’espoir de trouver la vague parfaite. Et de découvrir le monde autrement.
Parmi eux se trouvait alors Jean-Pierre, un des nouveaux venus dans le village. Affranchi, cet ancien membre de gang des rues de Lima, s’éprit littéralement de cette communauté livrée à elle même et de cet endroit sauvage mais qui lui offrirent sa « rédemption ».
Reconstruire l’église abandonnée ou emmener les touristes à quelques kilomètres de là pour témoigner du pétrole brut se déversant à même le sable, suite aux dégâts causés El Nino dans l’indifférence générale…
Jean Pierre su s’imprégner de la culture des lieux et il deviendra vite une des énergies motrices pour faire revivre le village, défendre l’environnement et valoriser un patrimoine récent mais chargé d’histoire…
La sous-scolarisation des enfants par manque de moyens financiers des familles étant un sujet particulièrement sensible pour lui, il tentera aussi d’offrir aux enfants des perspectives d’avenir par l’intermédiaire de cours de surf et d’anglais, ce grâce à la participation et au financement des surfeurs de passage.
Une première pour Jon, Iris et Sandra, plus habitués à leurs chèvres et cochons qu’aux langues étrangères et aux combinaisons en néoprène mais qui seront mieux placés que quiconque pour défendre et parler de cette nature qui les entoure…
Les actions des villageois se sont ainsi multipliées et parallèlement le gouvernement péruvien, ayant pris conscience du potentiel touristique de la région, a lancé en 2011 un grand plan d’investissement de plus de 114 millions de dollars en faveur de la zone.
En presque dix ans, une dizaine d’hôtels est sorti de terre, la route Talara-Lobitos a été recarrossée et l’avenir est annoncé comme devant être plus radieux pour les enfants de Lobitos.
Espérons juste pour Sandra, Iris et Jon, dont le quartier a été encore frappé par une rupture de tube l’année dernière que le développement ne se fasse pas à leur détriment…