LE SIGNAL
Bloc de 78 appartements suspendu dans le vide… Dans le vide du sable avalé sous ses pieds par les tempêtes successives qui ont frappé la côte girondine durant l’hiver 2013-2014 et par le recul du trait de côte à mesure de l’avancée inexorable de l’océan.
Dans le vide aussi laissé par le départ des familles qui ont du le quitter dans la précipitation, parfois dans le déni, suite à l’arrêté de non occupation pour péril imminent qu’ils ont reçu il y a maintenant plus de deux ans.
Construit à 250m du rivage dans les années 70, ses fondations sont menacées par les flots maintenant. Certains laisseront les murs de cet immeuble exempts d’objets, inertes, récupérant chaque morceau d’eux même…
D’autres abandonneront là tout leurs biens comme dernières traces d’une histoire personnelle. Entre deux, restent les signes d’une vie passée, parfois les stigmates du traumatisme et souvent les marques des émotions vécues en ces lieux.
Signal d’un monde qui change…
L’ÉROSION DU LITTORAL
En France près d’un quart du littoral s’érode. Manche et Mer du Nord, façade Atlantique, Méditerranée: plus de 900 km de côtes, rocheuses comme sableuses, subissent un recul qui s’est accéléré ces dernières années.
Barrages sur les rivières et exploitation des granulats marins, artificialisation des sols et probable élévation du niveau de la mer sous l’effet du réchauffement climatique, en seraient les principales causes.
Sur la côte Aquitaine, tandis que les constructions d’immeubles continuent et selon les derniers rapports du GIP Littoral Atlantique, un recul de 20m est déjà prévisible pour 2025 et plus de 5000 habitations seraient menacées à l’horizon 2050.
Les données du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estiment qu’à l’horizon de la fin du siècle ce ne seraient pas moins de 140 000 personnes habitant en « zone basse » qui seraient concernés.