J’écrirai sur vos petits pas feutrés dans les couloirs, sur vos aventures de grands chemins, sur vos emballements frénétiques, sur la malice de vos regards en coin. Sur vos lapsus, sur vos poèmes, sur nos larmes, sur vos joies et sur la beauté de cette confiance que vous m’avez accordé chaque jour, de « Centres d’accueil d’urgence » en « Maisons Relais » en passant par les « Appartements de coordination thérapeutique »…

Tout ces noms de structures obscurs pour ceux qui n’y vivent pas, ces grands mots pour ces « petits toits » où vous m’avez toujours ouvert la porte pour en faire le refuge de nos conversations…

Un jour j’essayerai de hisser haut la richesse et la singularité de chacun de vos Êtres. La densité de vos pensées, l’ampleur de vos vies, la délicatesse de vos fêlures, votre force d’empathie et la palette infinie de vos émotions…
Mais pas maintenant car pour l’instant je ne trouve pas les mots.

Vous traversez ma vie si éphémèrement parfois; et si beaucoup d’entre vous ont été enterrés, vous faites partie du quotidien depuis si longtemps pour les autres, que je me laisse surprendre à chaque fois.

Alors presque délibérément, je ne peux plus que savourer ces trop rares moments avec vous tous et saisir quelques images…
Mais un jour je saurai comment écrire vos Vies Majuscules…